C'est dans un climat sous continuelle surveillance policière, avec tout ce que cela sous-entend, que nombre d'entre nous ont effectué des actions de Résistance.

 

"Ils ont travaillé pour la machine de guerre allemande" disent nos contempteurs... en oubliant de préciser que ce fut sous la contrainte et la menace. Cet asservissement, hélas, les malheureux Déportés Concentrationnaires, le connurent également à leur corps défendant. Que l'on ne feigne pas d'ignorer que, en France occupée, les secteurs économiques et industriels tournaient, eux aussi, au profit de l'ennemi... mais dans des conditions d'existence ô combien différentes. Hitler n'avait-il pas déclaré "dans les territoires occupés que nous contrôlons, nous ferons travailler jusqu'au dernier pour nous".

Nous devons, pour notre honneur et par respect de la vérité, rappeler que, dans nos camps et usines, nous avons contribué à la démoralisation des ouvriers allemands ; que nous avons saboté le travail ; organisé ou participé à des chaînes d'évasion tant de prisonniers de Guerre que de travailleurs déportés ; que nous avons participé aux combats dans les maquis de Slovaquie et de Yougoslavie et qu'en bien des circonstances nous avons apporté à nos frères concentrationnaires travaillant avec nous dans des Kommandos une aide matérielle et morale dans la mesure de nos moyens et en prenant des risques.

Ce qu'il faut également savoir, c'est que, du fait de ces actions, des milliers d'entre nous connurent les arrestations, les emprisonnements, les camps de représailles dénommés "arbeitsstraflager", les sinistres A.E.L., voire les camps de concentration. Beaucoup en sont morts : d'autres eurent un destin tout aussi tragique qui furent pendus, fusillés ou décapités après des parodies de jugement. Et afin que ces assertions trouvent leur pleine valeur, voici d'irréfutables documents :

Sur cette attitude courageuse et patriotique, les témoignages ne manquent pas. Nous retiendrons trois matérialisations d'importance dues au Résistants allemands au nazisme.

Photo B. WERNITZ, Brandenburg

 

Le Mémorial érigé par la Municipalité de Dortmund (R.F.A.) et notre Fédération en souvenir des 300 - dont de nombreux travailleurs déportés français - massacrés par les S.S. dans la nuit du vendredi-saint 1945 ; un mémorial où chaque vendredi-saint, depuis quarante ans, des milliers d'Allemands, de Français, de Belges, d'Hollandais et de Polonais se recueillent en présence du corps diplomatique de l'Est et de l'Ouest.

 

 

 

Photo B. WERNITZ, BrandenburgPlaque

La plaque apposée sur la façade de la gare de Brandenburg (alors en R.D.A.) perpétuant le souvenir de onze cheminots français travailleurs déportés décapités à la hache le 13 septembre 1944.

Monument de Grossbeeren

 

 

Le Monument de Grossbeeren (ex R.D.A.) élevé près de la fosse commune de l'Arbeitsstraflager où furent jetés pêle-mêle plus de 800 Travailleurs Déportés.