Marcel Callo "le béatifié"

Marcel Callo "le béatifié"Le Cardinal Paul Gouyon, Archevèque de Rennes, s'est attaché, à l'initiative du clergé allemand, à la béatification de notre camarade Marcel Callo. Il le présente ainsi dans son ouvrage aux editions S.O.S. : "jeune ouvrier typographe de Rennes et jociste, Marcel Callo fut déporté en 1943 à l'âge de 22 ans au titre du Service Obligatoire".

Cette Déportation du Travail le conduit à Zella-Melhis en Thuringe. Là, avec quelques camarades jocistes, il se met au service de ses compagnons d'infortune avec toute sa foi catholique.

 

Les nazis l'arrêtent avec son groupe le 19 mars 1944 ; la prison de Gotha ne sera qu'une étape sur la route du martyre ; Flossenburg également mais Mathausen en sera le terme dramatique. Le 19 mars 1945, miné par la dysenterie, il décèdera. Dans ces camps de concentration, il avait continué à se dévouer pour les autres, leur apportant soutien moral et matériel, "les aidant à tenir".

Le papeLong aura été le procès informatif. Enfin, le 4 octobre 1987, le Pape Jean-Paul II prononcera sa béatification en présence de nombreux jocistes scouts et Déportés du travail venus de France. En Saint-Pierre de Rome, archi-comble, les y avaient rejoints des jeunes allemands et le corps diplomatique ainsi que deux ministres français.

Dans son numéro du 5 octobre 1987, "Le Monde" titrait : "Marcel Callo, martyre du S.T.O.". Mgr Molette, président des archives de l'Eglise de France, lui rendait un hommage en rappelant "la réalité vécue par des jeunes au sein de la déportation du Travail... parqués dans la promiscuité des cantonnements, casernes, baraques, où ils étaient entassés, soumis souvent à un rythme de travail abrutissant, insuffisamment nourris...".

Georges Montaron, directeur de "Témoignage Chrétien" et qui fut dirigeant de la J.O.C. de 1940 à 1947, a en cette occasion remis en mémoire le cahier clandestin de juillet 1943 intitulé "Déportation" qui condamnait les réquisitions et la loi sur le S.T.O. Il cite le Cardinal Salliège déclarant le 18 avril 1943 : "Notre jeunesse est déportée, des familles dispersées, la patrie est abaissée, le travail est avili" ainsi que Mgr Dubourg, Archevêque de Besançon : "Ce départ massif prend le caractère d'une véritable déportation".