Octobre 2021 correspond au 100-ème anniversaire de la naissance, d’un poète que nous souhaitons mettre à l'honneur : George Brassens.

Il nait le 22 octobre 1921 dans un quartier populaire du port de Sète.

Son père, Jean-Louis est maçon, sa mère, Elvira est originaire de l’Italie du sud.

Durant sa scolarité, il est rêveur et distrait. Dès l’âge de 16 ans, il écrit des vers et les met en musique.

Le 3 septembre 1939, la guerre contre l'Allemagne est déclarée.

Après avoir tenté d’être maçon, sans vraiment y parvenir, en 1940, il décide d’aller vivre à Paris, dans le 14-ème arrondissement chez sa tante Antoinette Dagrosa,

Il trouve un emploi de manœuvre dans un atelier des usines Renault.

Le 3 Juin 1940, l'usine où il travaille est bombardée.

Il retourne dans son village natal, où il reste un été, puis il revient fin 1940 à Paris. La ville est alors occupée par les allemands.

Il refuse de travailler pour l’ennemi et passe son temps à la bibliothèque, où il étudie Baudelaire, Verlaine et Hugo.

En mars 1943, il est réquisitionné pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne, communément appelé le STO

La loi du 16 février 1943 contraint tous les jeunes gens nés en 1920, 1921 et 1922, à partir travailler en Allemagne, pendant deux longues années.

Le 8 mars 1943, il est envoyé à Basdorf au nord de Berlin.

Dans le camp des travailleurs de Basdorf, son baraquement porte le numéro N°26, sa chambrée le numéro N°5.

Il est réquisitionné au département Aviation de la BMW (Bayerische Motoren Werke), dans une usine de fabrication de moteurs d'avion pour la Luftwaffe.

Il y constate que les conditions de travail sont très dures. 

Il se lève tôt vers quatre heures du matin, avant de partir au travail, il s'installe à la grande table au milieu de la chambrée, pour lire et écrire.

À l'usine il utilise des subterfuges afin de trouver du temps libre, comme par exemple des passages aux toilettes volontairement prolongés.

Il distrait ses copains en chantonnant des chansons au travail. Le soir, il joue aux cartes avec ses amis, puis il continue d'écrire dans la nuit.

Il est probable qu’il y ait écrit de nombreux poèmes comme : Bonhomme et Pauvre Martin.

En 1944, les nazis n’accordent que très peu de permissions, car les victimes du travail forcés qui en bénéficient ne reviennent pas en Allemagne, ils préfèrent se cacher en France.

Malgré cela, en mars, un an après son arrivée à Basdorf, Georges Brassens bénéficie d’une permission de dix jours, pour maladie grave.

Tout comme ses camarades, il saisit cette opportunité pour ne pas retourner en Allemagne.

A son retour il ne se réinstalle pas chez sa tante Antoinette. Il préfère se cacher chez Jeanne Planche, une amie de sa tante, et son mari Marcel qui lui offre l’hospitalité dans leur modeste maisonnette sans eau, ni électricité. Avec courage et générosité ils prennent le risque de l’héberger et de partager avec lui les tickets de rationnement alimentaires, émis pour deux personnes.

Il y reste caché plusieurs mois en attendant la fin de la guerre.

La fin de la guerre marque aussi le retour de ses camarades et très bons copains de Basdorf.
Les victimes du travail forcé, durant leur exode, en Allemagne, ont forgé des liens d’amitié indestructibles. Les épreuves, la solidarité ont à jamais soudé ces hommes, à leur retour ils ont éprouvé le besoin de se retrouver et de partager à vie leur amitié.

Brassens et ses compagnons STO, ne font pas exception, ils restent unis et proches.

Comme tous, Georges Brassens, ne parlait pas beaucoup de son passé de STO et de l'occupation.

Sensible, simple, réaliste et proche de nous, il est devenu un chanteur et poète et compositeur célèbre.

Il a chanté Aragon, François Villon, Verlaine, Corneille, Lamartine, Alfred de Musset, Victor Hugo et bien d’autres.

Il est l’auteur de plus de deux cents poèmes et chansons qui ont marqué la chanson française.


 

Louis Vrignaud

Ambassadeur de la mémoire